Unefois votre grossesse confirmĂ©e, vous effectuez un premier examen prĂ©natal auprĂšs de votre mĂ©decin (gĂ©nĂ©raliste ou gynĂ©cologue) ou de votre sage-femme. AprĂšs cet examen, votre mĂ©decin LedĂ©ni de grossesse est une forme de nĂ©gation absolue et ça n'a pas forcĂ©ment un rapport avec le fait d’avoir envie d’un bĂ©bĂ© ou non. Les causes du dĂ©ni de grossesse. Si votre vie Ă©motionnelle est bridĂ©e et que vous n'ĂȘtes MĂ©canismesde dĂ©fense. Jacques Dayan (1999) fait un inventaire des mĂ©canismes de dĂ©fense qu’il a repĂ©rĂ©s chez des femmes aprĂšs le cinquiĂšme mois de grossesse, dans des formes mineures de nĂ©gation de celle-ci : dĂ©nĂ©gation, annulation, refoulement, dĂ©ni, pensĂ©e magique, dĂ©rĂ©alisation nĂ©vrotique et psychotique. Enbref, chaque Ă©vĂ©nement important et traumatisant nous amĂšne Ă  nous-mĂȘmes, dans nos retranchements et nos impossibles Ă  vivre. Dans cette notion d’interaction et d’interrelation, les causes ne seront jamais les parents, les ancĂȘtres ou bien les autres. La cause sera liĂ©e Ă  l’évĂ©nement et Ă  la façon dont nous l’avons Une femme qui fait un dĂ©ni de grossesse perçoit les changements de son corps mais pas comme des signes de grossesse ", assure toutefois HĂ©lĂšne Romano. Des saignements peuvent ainsi passer pour des rĂšgles, un mal de ventre pour une gastro Il n'y a pas ou peu de signes physiques rĂ©vĂ©lant une Ă©ventuelle grossesse. Vay Tiền Nhanh Chỉ Cáș§n Cmnd. Émergence du tableau clinique1Les cas cliniques de dĂ©ni de grossesse sont observĂ©s et connus depuis longtemps, bien que n’étant pas nommĂ©s ainsi. Dans la littĂ©rature française, Naima Grangaud 2002 a rĂ©alisĂ© un historique concernant l’apparition de cette entitĂ©, complĂ©tĂ© ensuite par Laurence Carlier 2009 [4]. 2DĂšs 1681, le Dr. François Mauriceau gynĂ©cologue postule que la ?mĂ©connaissance?» d’une grossesse peut exister et ĂȘtre induite par des saignements menstruels persistant au cours de celle-ci. Les toutes premiĂšres descriptions de grossesses non reconnues comme telles sont rapportĂ©es par Estienne Esquirol en 1838, chez des patientes prĂ©sentant des troubles psychiques. Cet auteur expose le cas d’une jeune femme ayant accouchĂ© dans les latrines et tuĂ© son enfant de plusieurs coups de ciseaux. L’absence de rĂ©action de regret et le refus de s’alimenter de la jeune femme questionnent particuliĂšrement cet auteur qui parlera d’un accĂšs de dĂ©lire au dĂ©cours de l’accouchement. 3Son Ă©lĂšve Louis-Victor MarcĂ© mentionne, vingt ans plus tard, dans son TraitĂ© de la folie des femmes enceintes, des nouvelles accouchĂ©es et des nourrices, les grossesses ?ignorĂ©es?», en les distinguant des grossesses dissimulĂ©es. Cependant, ces cas cliniques sont Ă  l’époque associĂ©s Ă  une pathologie mentale en particulier dans le cas des psychoses Ă  caractĂšre hallucinatoire et ne sont pas davantage Ă©tudiĂ©s. MarcĂ© distingue nĂ©anmoins les grossesses dissimulĂ©es, car socialement rĂ©prouvĂ©es, des grossesses ignorĂ©es associĂ©es Ă  la pathologie. 4Le Dechambre dictionnaire encyclopĂ©dique des sciences mĂ©dicales, en 1865, consacre plusieurs chapitres Ă  la question des ?grossesses mĂ©connues?». Il admet que des grossesses puissent ĂȘtre ignorĂ©es des mĂ©decins mais non des femmes elles-mĂȘmes. Il s’agit pour lui plutĂŽt d’une dissimulation de grossesse. En arriĂšre plan, on note la question de la responsabilitĂ© des femmes infanticides, qui Ă  cette Ă©poque risquent la peine capitale. Auguste-Ambroise Tardieu mĂ©decin lĂ©giste criminologue, en 1874, rapporte lui aussi des situations similaires de grossesses mĂ©connues, avec le mĂȘme point de vue, c’est-Ă -dire une remise en cause du discours de ces femmes. 5La mĂȘme annĂ©e, une Ă©tude de cas est pourtant publiĂ©e par Isham. Il propose l’hypothĂšse suivante? ?Il n’est peut-ĂȘtre pas rare qu’une grossesse se dĂ©veloppe jusqu’à l’accouchement chez un sujet qui n’en a pas conscience.?» Il est donc le premier Ă  postuler la possible non-conscience de la femme au sujet de sa propre grossesse. 6ProposĂ©e par Gould en 1898, arrive dans la littĂ©rature l’appellation de ?grossesses inconscientes?», dans une tentative de dĂ©gager une entitĂ© clinique spĂ©cifique. Il se rĂ©fĂšre Ă  une Ă©tude portant sur 12 cas et conclut en termes Ă©pidĂ©miologiques qu’il s’agit de ?femmes primipares ou multipares, jeunes ou d’ñge mĂ»r, la plupart mariĂ©es et exemptes de pathologie mentale identifiĂ©e, qui n’ont pas conscience de leur grossesse et prennent leur accouchement pour des crises de coliques?». 7En 1900, Paul Brouardel mĂ©decin lĂ©giste dĂ©veloppe dans l’un de ses livres un chapitre qui s’intitule? ?Une femme peut-elle ĂȘtre enceinte Ă  son insu???» Il reconnaĂźtra que l’ignorance d’une grossesse est envisageable dans ?certaines conditions?» mais ne dĂ©veloppera pas davantage la question. 8Enfin, HĂ©lĂšne Deutsch, dans son ouvrage sur la psychologie des femmes 1949, cite des cas de femmes qui ?nient leur grossesse en toute bonne foi?» et chez lesquelles ?la maternitĂ© biologique ne mĂšne pas Ă  l’esprit maternel ». Toutefois, elle non plus n’approfondira pas ses clinique du dĂ©ni de grossesse9L’entitĂ© clinique du dĂ©ni de grossesse voit le jour dans la littĂ©rature psychiatrique tardivement, dans les annĂ©es 1970 BĂ©cache, 1976. En suivant l’évolution chronologique des rĂ©flexions autour de cette entitĂ© clinique, le premier article paraissant sous cette dĂ©nomination rapporte l’étude de cas d’une femme souffrant de schizophrĂ©nie. C’est dans la littĂ©rature française, dans un premier temps BĂ©cache, 1976, que dĂ©ni de grossesse et psychose apparaissent liĂ©s, ainsi que le suggĂšrent les publications anglo-saxonnes de la mĂȘme Ă©poque Slayton, 1981. En opposition Ă  cette hypothĂšse, dans les annĂ©es 80, certains auteurs Berns, 1982?; Finnegan, 1982?; Milstein, 1983 rapportent des Ă©tudes de cas oĂč le dĂ©ni de grossesse semble ĂȘtre un Ă©vĂ©nement isolĂ© de tout autre antĂ©cĂ©dent psychiatrique ou psychopathologique, ce qui conduit certains Ă  parler de trouble de l’adaptation Brezinka, 1994?; Spielvogel, 1995. Un parallĂšle est proposĂ© entre cette forme de dĂ©ni et celle qui est observĂ©e chez certains sujets, sans antĂ©cĂ©dent psychiatrique, lorsqu’apparaĂźt le dĂ©ni d’une maladie somatique grave Strauss, 1990. 10En 1991, Laura J. Miller et coll. insistent particuliĂšrement sur la distinction entre dĂ©ni de grossesse psychotique et non psychotique et proposent de faire figurer ?le dĂ©ni de grossesse?» en tant que tel dans le DSM-4. Ceci n’aboutira pas. Klaus Beier et coll en 2006 tentent Ă©galement d’inclure ce tableau clinique au sein des classifications internationales. Comme le montre donc un certain nombre d’auteurs Berns, 1982?; Finnegan, 1982?; Milstein, 1983?; Brezinka, 1994?; Wessel, 2002, le dĂ©ni de grossesse pourrait se rĂ©vĂ©ler liĂ© Ă  des troubles moins pathologiques qu’initialement Ă©noncĂ©s. À cet effet, s’est créée l’AFRDG association française pour la reconnaissance du dĂ©ni de grossesse fondĂ©e en 2007. Colloques et journĂ©es scientifiques s’organisent alors spĂ©cifiquement sur ce thĂšme du dĂ©ni de grossesse Bayle, 2009?; Seguin et coll, 2009. 11Actuellement, le dĂ©ni de grossesse dĂ©signe ?par convention la non-reconnaissance d’une grossesse au delĂ  du premier trimestre de grossesse et peut se prolonger jusqu’à l’accouchement et recouvrir ce dernier?» Grangaud, 2001. 12ConsidĂ©rĂ© par grand nombre des auteurs notamment Dayan, Bonnet, Bayle, Marinopoulos comme un symptĂŽme, Dayan 1999 le dĂ©finit comme ?recouvrant un ensemble de configurations psychiques ayant en commun l’ambivalence du dĂ©sir d’enfant?». Notons que cet auteur diffĂ©rencie le dĂ©ni de grossesse de la dĂ©nĂ©gation oĂč les femmes ont plus ou moins conscience de leur Ă©tat gravide mais ne l’acceptent pas. 13Sophie Marinopoulos 1997 distingue le dĂ©ni partiel et le dĂ©ni total de grossesse oĂč c’est l’accouchement qui permet la levĂ©e du dĂ©ni. Selon elle, c’est le dĂ©ni total qui peut inquiĂ©ter la vie de l’enfant, tandis que le dĂ©ni partiel est plus mobilisĂ© pour le protĂ©ger. Les mouvements fƓtaux, mĂȘme s’ils sont ressentis tardivement par la mĂšre, participent Ă  la dissolution du dĂ©ni vers le 4-5e mois de grossesse, parfois au-delĂ . Une grande culpabilitĂ© apparaĂźt alors Ă  la levĂ©e du dĂ©ni. La mĂšre pense avoir mis la vie du fƓtus en danger. L’étude de Christoph Brezinka 1994 illustre ce fait? sur 27 dĂ©nis de grossesse, 7 femmes ont pris conscience de leur grossesse Ă  l’occasion d’une complication obstĂ©tricale mort in utero par exemple entre 21 et 26 semaines d’amĂ©norrhĂ©e. L’auteur se demande si ces femmes se savaient enceintes tout en ne voulant pas l’admettre, tant que la grossesse se dĂ©roulait bien. 14La tendance actuelle est d’attribuer aux grossesses non reconnues comme telles le terme de ?nĂ©gation de grossesse?» dans le cadre d’un fonctionnement psychique non psychotique, et celui de ?dĂ©ni de grossesse?» pour parler de celles ayant une pathologie psychotique avĂ©rĂ©e ou dĂ©couverte Ă  cette occasion Bayle, Dayan. 15Pour tenter de trouver une dĂ©nomination en adĂ©quation avec les consĂ©quences du tableau clinique, Jean-Marie Delassus 2009 parle de syndrome de l’enfant invisible, oĂč la femme, plutĂŽt que de dĂ©nier sa grossesse, ?subit un aveuglement qui s’impose Ă  elle?». Il semble que cette proposition suggĂšre un rĂŽle de l’enfant invisibilitĂ© dont on ne comprend pas trĂšs bien comment il pourrait y contribuer. Pour la majoritĂ© des auteurs, il s’agirait plutĂŽt des consĂ©quences de la position maternelle. L’hypothĂšse de Delassus aurait comme avantage de soulager le sentiment parfois trĂšs fort de culpabilitĂ© des mĂšres ayant vĂ©cu cette expĂ©rience troublante ?C’est l’enfant qui Ă©tait invisible, voila pourquoi je ne l’ai pas vu?». Elle aurait une valeur pour faciliter l’abord thĂ©rapeutique mais aucune pertinence heuristique. 16Christoph Brezinka 2009 Ă©voque l’idĂ©e d’un ?middle knowledge?» connaissance intermĂ©diaire qui serait un Ă©tat psychologique se situant entre le savoir et le non-savoir. Jacques Dayan 2009 le rejoint. Il explique qu’à travers des entretiens rĂ©pĂ©tĂ©s et prolongĂ©s avec une dizaine de femmes aprĂšs un dĂ©ni de grossesse total, une conscience partielle de la grossesse semble avoir Ă©tĂ© prĂ©servĂ©e sous la forme de rĂȘves, d’émotions, de modifications de leurs habitudes de vie quotidienne notamment alimentaires, pratiques sportives, consommation d’alcool et de tabac. Il considĂšre alors que la plupart des dĂ©nis de grossesse ne serait pas des ?dĂ©nis?» au sens psychanalytique freudien et qu’il serait davantage question de dĂ©nĂ©gation. Seuls les dĂ©nis de cas extrĂȘmes de pathologies schizophrĂ©niques seraient Ă  considĂ©rer vĂ©ritablement comme de grossesse et mĂ©canismes de dĂ©fense17Pour mieux comprendre la diffĂ©rence proposĂ©e par les auteurs entre les nĂ©gations et les dĂ©nis de grossesse, il peut ĂȘtre utile de revenir sur les dĂ©finitions proposĂ©es de ces deux mĂ©canismes du dĂ©ni18Le dĂ©ni est un phĂ©nomĂšne bien connu en psychiatrie, toutefois il est difficile d’en donner une dĂ©finition psychiatrique tant l’utilisation de ce terme est galvaudĂ©e. On retrouve souvent des dĂ©finitions dans les articles scientifiques, mais elles ne sont pas rĂ©fĂ©rencĂ©es? ?Le dĂ©ni est un phĂ©nomĂšne de refus du patient de prendre en compte une part de la rĂ©alitĂ©?» Bardou et coll., 2006. Les auteurs utilisent plus souvent des vignettes cliniques pour illustrer le dĂ©ni. 19La dĂ©finition psychanalytique nous semble alors plus riche et plus dĂ©veloppĂ©e, ce terme Ă©tant employĂ© par Sigmund Freud dans un sens spĂ©cifique. Il s’agit d’un ?mode de dĂ©fense consistant en un refus par le sujet de reconnaĂźtre la rĂ©alitĂ© d’une perception traumatisante, essentiellement celle de l’absence de pĂ©nis chez la femme. Ce mĂ©canisme est particuliĂšrement invoquĂ© par Freud pour rendre compte du fĂ©tichisme et des psychoses?» Laplanche et Pontalis, 1967. Freud fonde sa thĂ©orie et conceptualise le dĂ©ni Ă  partir de l’absence de pĂ©nis chez la petite fille? ?Elle l’a vu, sait qu’elle ne l’a pas et veut l’avoir [
] L’espoir de finir par avoir tout de mĂȘme un jour un pĂ©nis et par lĂ  de devenir Ă©gale Ă  l’homme peut se maintenir jusqu’en des temps invraisemblablement tardifs et devenir le motif d’actions singuliĂšres, incomprĂ©hensibles autrement?» Freud, 1925. Bernard Penot 1989 prĂ©cise que pour Freud le dĂ©ni n’apparaĂźt pas au dĂ©part comme quelque chose d’anormal en soi, ni de pathologique dans la premiĂšre enfance, mais que sa persistance au-delĂ  de la pĂ©riode phallique, et notamment chez l’adulte, ferait courir des risques sĂ©rieux Ă  l’économie psychique et constituerait un temps premier de la psychose. 20Freud 1927 relie ensuite cette notion Ă  celle du ?clivage du moi?». Ce dernier permet de maintenir deux positions contradictoires, comme reconnaĂźtre une situation tout en la niant. Freud pose le ?clivage du moi?» comme donnĂ©e essentielle Ă  la problĂ©matique du dĂ©ni, c’est-Ă -dire la coexistence possible dans le psychisme d’au moins deux dispositions mentales incompatibles et non articulĂ©es l’une avec l’autre quant Ă  leur signification? ?L’une tient compte de la rĂ©alitĂ©, l’autre dĂ©nie la rĂ©alitĂ© en cause et met Ă  sa place une production du dĂ©sir. Ces deux attitudes persistent cĂŽte Ă  cĂŽte sans s’influencer rĂ©ciproquement?» Laplanche et Pontalis, 1967. Freud 1927 dĂ©signe alors le dĂ©ni comme Ă©tant le mĂ©canisme en jeu dans le fĂ©tichisme. Le pervers dĂ©nie la non-possession de pĂ©nis de la femme, car si elle est chĂątrĂ©e, c’est sur son pĂ©nis Ă  lui que pĂšse la menace de la castration. Il distingue alors les sorts respectifs faits Ă  la reprĂ©sentation et Ă  l’affect dans la constitution du fĂ©tiche chez le pervers. Alors que l’affect est refoulĂ©, ?pour le destin de la reprĂ©sentation, il serait juste de dire en allemand Verleugnung dĂ©ni?». Le dĂ©ni porte donc sur une reprĂ©sentation, dans le cas de la perversion, celle de la castration fĂ©minine. Dans ce cas, c’est le terme de dĂ©saveu qui est parfois retenu, mais rarement dans la littĂ©rature française, contrairement Ă  ?disavowal?» en anglais. 21Notons toutefois que Penot 1989 prĂ©conise d’utiliser le verbe dĂ©savouer » plutĂŽt que dĂ©nier en français, chaque fois qu’il s’agit de dĂ©signer la non-prise en compte d’une donnĂ©e de rĂ©alitĂ© et de la signification qu’elle peut comporter. Cet auteur ajoute qu’il ne s’agit pas tant pour Freud ?d’envisager le dĂ©ni comme dĂ©ni de quelque chose ce qui ramĂšnerait Ă  une forme de nĂ©gation, mais bien plutĂŽt comme rapport de rejet entre deux parties clivĂ©es du moi, se disqualifiant mutuellement?». 22Alors que le dĂ©ni dont parle Freud concerne une rĂ©alitĂ© externe, ClĂ©opĂątre Athanassiou 1986 nous rappelle que Melanie Klein introduit le dĂ©ni dans le monde interne? ce qui est clivĂ©, dĂ©niĂ©, n’est plus seulement dehors mais dedans. 23Annie Roux 2004 ajoute que le dĂ©ni peut aussi ĂȘtre dĂ©ni de sens, ou d’absence dans certains deuils, ou encore il peut porter sur la diffĂ©rence des gĂ©nĂ©rations et mĂȘme sur l’individuation. Il peut intĂ©resser des qualitĂ©s de l’objet, affects ou reprĂ©sentations. Il viserait Ă  supprimer l’ dĂ©nĂ©gation est un ?procĂ©dĂ© par lequel le sujet, tout en formulant un de ses dĂ©sirs, pensĂ©es, sentiments jusqu’ici refoulĂ©, continue Ă  s’en dĂ©fendre en niant qu’il lui appartienne?» Laplanche et Pontalis, 1967. Le dĂ©ni est donc Ă  diffĂ©rencier de la dĂ©nĂ©gation. Les auteurs notent une difficultĂ© Ă  traduire ce terme ?Verneinung?» en allemand, qui pourrait aussi ĂȘtre dĂ©fini comme nĂ©gation. C’est d’ailleurs cette terminaison qui est choisie par Laplanche pour le texte de Freud ?La dĂ©-nĂ©gation?» de 1925. Il s’agit, selon lui, d’ ?une maniĂšre de prendre connaissance du refoulĂ©, de fait de la suppression du refoulement, mais certes pas une acceptation du refoulĂ© [
] c’est seulement l’une des consĂ©quences du processus du refoulement qui est abolie, celle qui consiste en ce que son contenu reprĂ©sentatif ne parvienne pas Ă  la conscience?». Donc, pour rĂ©sumer plus clairement? ?La nĂ©vrose ne nie pas la rĂ©alitĂ©, elle veut seulement ne rien savoir d’elle?; la psychose la dĂ©nie et cherche Ă  la remplacer?» Freud, 1924.MĂ©canismes de dĂ©fense25Jacques Dayan 1999 fait un inventaire des mĂ©canismes de dĂ©fense qu’il a repĂ©rĂ©s chez des femmes aprĂšs le cinquiĂšme mois de grossesse, dans des formes mineures de nĂ©gation de celle-ci? dĂ©nĂ©gation, annulation, refoulement, dĂ©ni, pensĂ©e magique, dĂ©rĂ©alisation nĂ©vrotique et psychotique. Ces mĂ©canismes psychiques tĂ©moigneraient, selon lui, de l’ambivalence du dĂ©sir et de l’incapacitĂ© de ces femmes Ă  la gĂ©rer, accompagnant l’hostilitĂ© parfois refoulĂ©e Ă  l’égard de l’enfant. 26À travers le discours de ses patientes, Dayan distingue donc? 27?– La dĂ©nĂ©gation dans une formulation telle que? “Je ne suis pas enceinte, je ne me suis pas rendue compte que j’étais enceinte”?;–?dĂ©nĂ©gation ou annulation dans une formulation telle que? “J’ai bien pensĂ© que j’étais enceinte mais je n’y ai pas cru”?;–?Le refoulement dans une formulation telle que? “Je savais que j’étais enceinte mais je n’y pensais pas”?;–?Le dĂ©ni dans une formulation telle que? “Je suis enceinte puisque vous me le dites”?;–?La pensĂ©e magique dans une formulation telle que? “J’étais persuadĂ©e que je ne pouvais pas ĂȘtre enceinte, que je ne pouvais avoir un bĂ©bĂ© ou qu’il allait mourir, je n’en voulais tellement pas”?;–?La dĂ©rĂ©alisation nĂ©vrotique ou psychotique dans une formulation telle que? “J’ai eu un bĂ©bĂ© mais j’ai pensĂ© que ça n’était pas le mien”.?» 28Dans la perspective de dĂ©finir au mieux le dĂ©ni de grossesse, il nous semble important de rĂ©examiner les amalgames et les confusions retrouvĂ©s dans la littĂ©rature au sujet des liens et consĂ©quences qui entourent ce tableau clinique et qui rendent encore plus difficile la comprĂ©hension des mĂ©canismes et amalgames autour du dĂ©ni de grossesse29Le dĂ©ni de grossesse est Ă  dissocier des grossesses cachĂ©es, du nĂ©onaticide et de l’accouchement sous de grossesse et grossesses cachĂ©es30Laurence Roubaud et coll. 2001 font un parallĂšle entre le dĂ©ni de grossesse et les grossesses cachĂ©es, en soulignant leurs ressemblances et leurs diffĂ©rences. Ils rapportent la non-perception par l’entourage dans un cas comme dans l’autre. La grossesse ne serait pas perçue par les proches. Ces auteurs remarquent une forte absence de rĂ©fĂ©rence au conjoint dans le discours de la femme sujette au dĂ©ni, en opposition avec celles ayant cachĂ© leur grossesse, oĂč le partenaire est omniprĂ©sent. Le conjoint serait vĂ©cu comme un persĂ©cuteur, les mĂšres Ă©tant persuadĂ©es qu’il rĂ©clamerait un avortement. Chez celles-ci, l’enfant est fortement investi, ?dans un climat de toute-puissance narcissique des mĂšres?». 31Toujours selon Roubaud, ce sont les consĂ©quences de cette grossesse, c’est-Ă -dire la venue de l’enfant et non la grossesse elle-mĂȘme, qui sont dĂ©niĂ©es car impensables dans les grossesses dissimulĂ©es. 32Les femmes ayant cachĂ© leur grossesse semblent avoir des profils plus pathologiques que celles qui l’ont dĂ©niĂ©e, avec des antĂ©cĂ©dents psychiatriques. Dans leur article, Roubaud et coll. 2001 parlent de 10 patientes dont 7 psychotiques dont 6 schizophrĂšnes, et 3 souffrant de syndromes dĂ©pressifs antĂ©rieurs Ă  la et infanticides33La dĂ©finition du nĂ©onaticide est prĂ©cise? il s’agit du meurtre, par sa mĂšre ou son pĂšre, d’un enfant nĂ© depuis moins de 24 heures. Ce terme a Ă©tĂ© employĂ© pour la premiĂšre fois par Phillip Resnick, en 1970. Sur une Ă©tude portant sur 168 cas d’infanticides, il dĂ©gage un profil de femmes nĂ©onaticides. Elles seraient majoritairement jeunes, non mariĂ©es, non psychotiques, ne prĂ©sentant pas de pathologie psychiatrique diagnostiquĂ©e antĂ©rieurement ou au moment des faits. Resnick Ă©tablit ainsi un lien entre nĂ©onaticide et dĂ©ni de grossesse. Ce meurtre ne serait pas prĂ©mĂ©ditĂ©, il constituerait la seule maniĂšre, trouvĂ©e sur le moment, pour faire taire cette ?rĂ©alitĂ© hurlante et sidĂ©rante?» que reprĂ©sentent les cris du bĂ©bĂ©. 34Le dĂ©ni de grossesse a souvent Ă©tĂ© associĂ© Ă  l’infanticide dans la littĂ©rature Resnik, 1970?; Brozovsky, 1971?; Finnegan, 1982?; Green et Manohar, 1990. Selon certains auteurs, l’immaturitĂ© psychique des femmes nĂ©onaticides, surtout parmi les adolescentes, mobilise avec la grossesse des conflits et des angoisses qui peuvent conduire au passage Ă  l’acte DubĂ©, 2003. Toutefois, il est important de noter que l’infanticide est l’issue la plus dramatique relevĂ©e dans les cas de dĂ©ni de grossesse, mais qu’elle demeure relativement rare Dayan, 1999. En effet, si l’on retrouve un certain nombre de cas d’infanticide liĂ© Ă  un dĂ©ni de grossesse, le dĂ©ni de grossesse, lui, n’aboutit que dans des situations extrĂȘmes Ă  un sous X35Catherine Bonnet 1996 retrouve chez la grande majoritĂ© des femmes accouchant sous X un dĂ©ni en dĂ©but de grossesse. Selon elle, il semblerait y avoir une continuitĂ© entre celles qui accouchent sous X et celles qui tuent leur enfant nouveau-nĂ©? ?Plus le dĂ©ni de la relation sexuelle a Ă©tĂ© massif, plus il recouvre durant la grossesse cet enfant preuve d’une relation sexuelle?; et plus grand est le risque infanticide Ă  l’accouchement.?» Elle nous livre alors une analyse de ce qu’elle perçoit de leur fonctionnement psychique? ?Le fƓtus a Ă©tĂ© investi comme la preuve d’une relation sexuelle qui doit ĂȘtre niĂ©e car le dĂ©voilement du plaisir ressenti a fait ressurgir une expĂ©rience traumatique de leur enfance liĂ©e Ă  la sexualitĂ©. Ce vĂ©cu du passĂ© a fait effraction dans leur pensĂ©e lorsqu’elles se trouvaient confrontĂ©s Ă  leur fƓtus et a bloquĂ© l’investissement du futur enfant rĂ©el. Aussi peut-on appeler ce dernier l’enfant impensable.?» L’accouchement sous X et l’adoption Ă  la naissance constituent un cadre de prĂ©vention contre l’infanticide et l’abandon sauvage. De plus, elle considĂšre la dĂ©cision de ces femmes comme ?un geste d’amour?»? ?La capacitĂ© de renoncer Ă  une filiation porteuse de maltraitance, pour protĂ©ger la vie et l’avenir d’un enfant, est un acte maternel.?» Bonnet voit une continuitĂ© entre les dĂ©nis de grossesse, l’accouchement sous X et l’infanticide, oĂč la diffĂ©rence serait marquĂ©e par l’intensitĂ© du dĂ©ni. Son travail a le mĂ©rite d’amener des pistes de rĂ©flexion autour des Ă©tiologies du dĂ©ni de grossesse en lien avec la sexualitĂ©, mais souligne en revanche une psychogĂ©nĂšse unique, alors que les autres Ă©tudes mettent en lumiĂšre une pluralitĂ© des situations et des structures de personnalitĂ©. 36Tout comme Bonnet, Jacqueline Berns 1982 prĂ©sente ses Ă©tudes de cas de dĂ©ni de grossesse Ă  travers des situations d’accouchement sous X. Elle propose un sens au dĂ©ni? il aurait permis Ă  ces femmes un dĂ©tachement Ă©motionnel Ă  moins que l’on puisse parler d’un non-attachement Ă  l’enfant ensuite donnĂ© Ă  l’adoption. 37Ces hypothĂšses continuent d’alimenter aujourd’hui le dĂ©bat lĂ©gislatif de l’accouchement sous X. Sa justification serait d’éviter les nĂ©onaticides et les infanticides grĂące Ă  cette possibilitĂ© pour les femmes. 38Les dĂ©nis de grossesse ne sont a priori pas liĂ©s Ă  des maltraitances avĂ©rĂ©es ultĂ©rieures Bayle, 2005. Le traumatisme possible que reprĂ©sente la levĂ©e du dĂ©ni serait susceptible d’inciter de maniĂšre dĂ©fensive Ă  une demande d’accouchement sous X Minjollet, 2010. 39Le dĂ©ni de grossesse est donc une manifestation clinique polymorphe dans son expression. Les donnĂ©es Ă©pidĂ©miologiques tentent de montrer qu’il existe de grandes variations au sein de cette Ă©pidĂ©miologiquesPrĂ©valence40Dans les Ă©tudes prĂ©sentĂ©es dans le tableau ci-dessous tableau 1, les donnĂ©es Ă©pidĂ©miologiques montrent que les femmes ayant prĂ©sentĂ© un dĂ©ni de grossesse ne montrent aucune caractĂ©ristique spĂ©cifique en ce qui concerne leur Ăąge, leurs catĂ©gories socioprofessionnelles, leurs niveaux d’études, leur statut marital et leur paritĂ©. Nous avons donc choisi de n’inclure que certains aspects des recherches retenues, ceux qui nous semblaient intĂ©ressants Ă  confronter, afin de rĂ©aliser une analyse plus prĂ©cise des donnĂ©es par l’augmentation du nombre de cas Ă©tudiĂ©s, comme dans le cadre d’une IConfrontation des donnĂ©es Ă©pidĂ©miologiques concernant les troubles psychiques et la frĂ©quence du dĂ©ni de grossesseConfrontation des donnĂ©es Ă©pidĂ©miologiques concernant les troubles psychiques et la frĂ©quence du dĂ©ni de grossesse41N’apparaissent donc dans ce tableau que les donnĂ©es concernant le type d’étude, le diagnostic et la frĂ©quence afin d’avoir une lecture claire et globale. 42La prĂ©valence retenue varie de 0,4‰ Ă  2,5‰ des naissances dans les pays reprĂ©sentĂ©s. Les recherches, qu’elles soient quantitatives ou qualitatives, montrent une grande variabilitĂ© diagnostique. Elles mettent en avant un Ă©ventail de troubles depuis l’absence de toute pathologie retrouvĂ©e souvent nommĂ© ?trouble de l’adaptation?», jusqu’à la schizophrĂ©nie. 43Ces rĂ©sultats sont issus principalement d’études europĂ©ennes françaises, allemandes, autrichiennes, anglaises ou d’AmĂ©rique du nord Etats-Unis, Canada. Des chercheurs japonais Lee et coll, 2006 se sont aussi intĂ©ressĂ©s Ă  la question par le bais du nĂ©onaticide. Cependant, Ă  en croire les publications, les Ă©tudes au sujet du dĂ©ni se dĂ©roulent pour une Ă©crasante majoritĂ© dans les pays de grossesse et psychopathologie44Les premiĂšres publications sous l’appellation ?dĂ©ni de grossesse?» nous exposaient des situations de dĂ©ni psychotique de grossesse. Cette distinction est d’ailleurs encore actuellement trĂšs largement soulignĂ©e dans la littĂ©rature comme une mise en opposition entre dĂ©ni de grossesse psychotique et non psychotique Miller, 1990. 45En revanche, les liens avec toute autre forme de psychopathologie restent flous et peu abordĂ©s. En effet, ces femmes sont trĂšs souvent rencontrĂ©es dans l’urgence, ce qui rend particuliĂšrement difficile l’établissement d’un diagnostic. De plus, elles se montrent souvent fuyantes devant les propositions de soin. 46Des tentatives de rapprochement avec d’autres formes de troubles que la psychose ont Ă©tĂ© faites, par exemple, la conversion hystĂ©rique. Christophe M. Green et Savali Manohar 1990 dĂ©crivent une Ă©tude de cas pour laquelle ils concluent Ă  une nĂ©vrose hystĂ©rique de conversion cas de dĂ©ni de grossesse suivi d’infanticide. Robert Kaplan et Therese Grotowski 1996, quant Ă  eux, pensent que le mĂ©canisme psychologique expliquant le mieux le dĂ©ni de grossesse serait un trouble de conversion. Ils soulignent cependant le dĂ©clin de l’intĂ©rĂȘt pour cette notion dans la littĂ©rature. 47Les donnĂ©es Ă©pidĂ©miologiques dĂ©crivent un polymorphisme apparent concernant le diagnostic psychiatrique. La question du type de fonctionnement psychopathologique reste entiĂšre aujourd’hui. En effet, comment est-il possible qu’une femme qui semble ?saine d’esprit?» puisse avoir besoin de nier et de fermer les yeux devant un Ă©vĂ©nement habituellement aussi visible et spectaculaire qu’une grossesse?? ConsidĂ©rĂ© comme un symptĂŽme pour les uns, ou comme une pathologie pour les autres, cet Ă©pisode de dĂ©ni est-il ponctuel, n’entravant pas le fonctionnement psychique habituel, la relation avec leur enfant, ou au contraire traduit-il un trouble caractĂ©risĂ© ou du moins un fonctionnement psychopathologique spĂ©cifique?? 48Dans l’ensemble des Ă©tudes rapportĂ©es, les troubles psychiatriques rencontrĂ©s ne sont pas systĂ©matiquement retrouvĂ©s. Ainsi la relation entre la prĂ©sence de troubles et la survenue d’un dĂ©ni de grossesse ne peut-elle ĂȘtre prouvĂ©e Grangaud, 2001. En dĂ©finitive, les Ă©crits actuels notamment Bayle, 2009 tendent Ă  monter que les nĂ©gations de grossesse rĂ©sultent de ?mĂ©canismes psychiques?» cliniques49Des nombreuses observations cliniques ont Ă©tĂ© effectuĂ©es Ă  but exploratoire. Ces illustrations visent Ă  dresser des pistes de rĂ©flexion. 50Dans un premier temps, des situations combinant l’absence de communication verbale et une Ă©ducation particuliĂšrement rigide ou dĂ©faillante ont Ă©tĂ© dĂ©crites. Elles sont peu frĂ©quentes certes, mais peuvent conduire Ă  rĂ©duire au silence toute Ă©vocation de la sexualitĂ©, et de ses consĂ©quences. Les premiĂšres expĂ©riences sexuelles de ces femmes sont alors marquĂ©es par une grande mĂ©connaissance de leur anatomie. Le lien entre la possibilitĂ© d’une grossesse et la relation sexuelle n’est pas Ă©tabli ceci conduit Ă  une situation paradoxale oĂč aucune mĂ©thode contraceptive n’est utilisĂ©e malgrĂ© l’absence d’un projet d’enfant, bien que ce type de comportement ne soit pas spĂ©cifique aux dĂ©nis de grossesse, mais il s’agit de cas rares parmi les situations de dĂ©ni Bayle, 2009. 51Grossesses hors-mariage, extra-conjugales ou adolescentes sont aussi reprĂ©sentĂ©es car elles gĂ©nĂšrent, dans certains schĂ©mas familiaux, une culpabilitĂ© majeure pour la parturiente qui bouscule des normes Ă©tablies. Toutefois, d’autres profils surprenants par leur contexte ?d’une banalitĂ© dĂ©sarmante?», dĂ©crits par Marinopoulos 2009, viennent aussi complĂ©ter les observations cliniques. Elle rencontre dans la clinique des femmes dites ?sans histoires?», oĂč le statut de normalitĂ© qu’elles ou leurs proches dĂ©crivent rend la situation de dĂ©ni de grossesse encore plus surprenante. 52Certains auteurs ont tentĂ© de dĂ©gager des ?portraits?» dominants, comme Grangaud 2001 dans un travail de thĂšse qui propose une classification des diffĂ©rents dĂ©nis rencontrĂ©s. Dans un cas, c’est la question du dĂ©sir d’enfant qui est interrogĂ©e en lien avec la possibilitĂ© de filiation femmes dites stĂ©riles ou mĂ©nopausĂ©es, femmes adoptĂ©es ou ayant dĂ©jĂ  abandonnĂ© un enfant, femmes ayant un vĂ©cu de perte ou de crainte de perte d’un enfant
. Dans d’autres cas, selon Grangaud, ce sont les relations sexuelles rĂ©vĂ©lĂ©es par la grossesse qui mĂšnent au dĂ©ni Ă©ducation trĂšs rigide, ou vĂ©cu de violence sexuelle. 53Tous les auteurs se rejoignent pour dire qu’à l’égard de cette mĂ©connaissance de l’état gravide s’installe ce qui a Ă©tĂ© nommĂ© une ?complicitĂ© psychosomatique?», oĂč les femmes ne prĂ©sentent pas les signes habituels de la grossesse, comme si le corps se montrait complice du dĂ©ni psychique? chez la plupart, l’amĂ©norrhĂ©e n’est pas observable de part la prĂ©sence de mĂ©trorragies?; le poids varie peu?; le volume abdominal et celui de la poitrine ne changent pas?; les nausĂ©es ne sont pas prĂ©sentes?; les mouvements fƓtaux ne sont pas perçus. Il semble d’ailleurs que la levĂ©e du dĂ©ni, lorsqu’elle a lieu, amĂšne Ă  des rĂ©ajustements trĂšs rapides entrainant notamment l’adaptation du corps et des perceptions Ă  la rĂ©alitĂ© de l’état de grossesse. 54Dans les cas oĂč les signes de la grossesse sont prĂ©sents et perceptibles, les femmes interprĂštent ces manifestations de maniĂšre erronĂ©e et les rationnalisent manque d’exercice, repas trop copieux pour la prise de poids, gaz pour les mouvements du fƓtus, soucis pour l’arrĂȘt des rĂšgles
. Ces femmes prĂ©sentent alors un corps ?enceint?» qui se doit donc d’ĂȘtre muet, une grossesse ?corporelle?» qui se fait seule ou presque, Ă  l’intĂ©rieur du corps, Ă  l’insu d’un psychisme aveugle et sourd qui surtout ne veut rien savoir d’une potentielle grossesse?; un corps et un esprit fonctionnant quasi-indĂ©pendamment l’un de l’autre, clivĂ©s. 55Par ailleurs, il semblerait que l’environnement des femmes dont la grossesse est dĂ©niĂ©e joue aussi un rĂŽle dans l’installation de ce mĂ©canisme. De façon caractĂ©ristique, il est frĂ©quent que l’entourage dit n’avoir rien vu, comme si tous Ă©taient frappĂ©s de cĂ©citĂ©. MĂȘme les conjoints lorsqu’ils sont prĂ©sents ne percevraient pas la grossesse. Colette Pierronne et coll 2002 observent que, dans tous les cas qu’ils ont rencontrĂ©s, les conjoints n’ont rien perçu et sont sidĂ©rĂ©s Ă  la dĂ©couverte de la grossesse. Leur Ă©tonnement est d’autant plus grand qu’ils n’étaient gĂ©nĂ©ralement pas hostiles Ă  une naissance, voire qu’ils la souhaitaient. Ces auteurs parlent de ?contagion du dĂ©ni?». Il faut cependant souligner que, dans les cas de dĂ©ni, les consĂ©quences physiques de la grossesse sur le corps sont tellement limitĂ©es que des mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes eux-mĂȘmes peuvent se tromper. Ainsi, plusieurs de ces femmes, alors qu’elles Ă©taient enceintes, ont-elles consultĂ© des mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes pour des douleurs ou des malaises? ?Un tiers d’entre eux ont Ă©voquĂ© des troubles intestinaux ou urinaires. Ils n’ont pas posĂ© l’hypothĂšse d’une grossesse ou ont envisagĂ© une grossesse dĂ©butante alors qu’elle Ă©tait Ă  son terme?» Pierronne et coll., 2002. 56C’est Ă  l’appui des observations cliniques que les auteurs ont pu proposer des pistes de rĂ©flexions sur les mĂ©canismes en une tentative de comprĂ©hension du troubleDĂ©ni et corporalitĂ©57Pour certains auteurs, les femmes prĂ©sentant un dĂ©ni de grossesse ont un rapport au corps particulier, notamment en lien avec la ?mise en mots?». Le corps est peu investi. Monique Bydlowski citĂ©e par Rayr, 2000, Ă©voque ?la complicitĂ© du corps? ce sont les mots qui ont fait dĂ©faut chez les femmes qui dĂ©nient. L’hypothĂšse d’une grossesse n’a pas Ă©tĂ© soulevĂ©e, et les perceptions ne leur sont pas parvenues Ă  la conscience?». Marinopoulos 2007 Ă©nonce que ?le dĂ©ni ne se parle pas [
] sa manifestation est de ne pas se manifester?». 58Christoph Brezinka 2009 note la proportion importante de femmes ayant eu ?un trouble des conduites alimentaires et un mauvais rapport avec leur propre corps?» parmi les cas de dĂ©ni qu’il a rencontrĂ©s. Dayan 2009, quand Ă  lui, prĂ©cise qu’il s’agit d’un ?trouble de l’image du corps et non du schĂ©ma corporel?». Il subsiste alors la question de l’existence de seuils perceptifs diffĂ©rents d’une femme Ă  l’autre et la possibilitĂ© que certaines soient plus sensibles que d’autres aux manifestations corporelles. L’écoute du corps est indĂ©niablement diffĂ©rente pour chacune. Mais ces femmes seraient-elles de maniĂšre gĂ©nĂ©rale moins Ă  l’écoute de leur corps, moins sensibles aux manifestations proprioceptives et sensorielles??Fonction adaptative et protectrice du dĂ©ni59Bien que quelques auteurs considĂšrent que le dĂ©ni de grossesse correspond davantage Ă  un trouble de l’adaptation Kaplan et Grotowski, 1996?; Milstein et Milstein, 1983, d’autres soulignent que ?le dĂ©ni semble avoir une fonction adaptative, Ă©conomisant Ă  la femme, au couple, Ă  l’environnement mĂ©dical un questionnement douloureux sur la poursuite de la grossesse?» Pierrone et coll., 2002. Ceci permettrait Ă  ces femmes de maintenir en l’état leur vie sociale et affective. Autrement dit, selon ces auteurs, inconsciemment, certaines de ces femmes souhaiteraient avoir un enfant, mais refuseraient les consĂ©quences sociales ou professionnelles susceptibles d’ĂȘtre gĂ©nĂ©rĂ©es par leur grossesse. Ainsi, ce conflit intra-psychique serait-il rĂ©solu par le dĂ©ni, c’est-Ă -dire ĂȘtre enceinte sans vivre les ?dĂ©sagrĂ©ments?» Ă©ventuels de la grossesse nausĂ©es, vomissements, asthĂ©nie, etc.. Dans le mĂȘme sens, d’aprĂšs Annie Gorre Ferragu 2002, ?le dĂ©ni que ces femmes utilisent est un moyen de ne pas se confronter Ă  la rĂ©alitĂ© et d’éviter toutes les angoisses habituellement suscitĂ©es par une grossesse. Ainsi, elles peuvent poursuivre leurs activitĂ©s professionnelles et personnelles, sans que cette grossesse compromette leurs projets?».Ambivalence du dĂ©sir d’enfant60L’ambivalence du dĂ©sir d’enfant existe dans le vĂ©cu normal de la majoritĂ© des femmes en dĂ©but de grossesse Bydlowski, 1997. Cependant, dans le dĂ©ni de grossesse, cette ambivalence pourrait ?ĂȘtre activĂ©e?» d’une maniĂšre particuliĂšre et prendre une part diffĂ©rente. Grangaud, prĂ©cĂ©demment citĂ©e, observe pour le groupe de femmes Ă©tudiĂ© une capacitĂ© de filiation mise en pĂ©ril. Ces femmes ont Ă©tĂ© dites stĂ©riles ou mĂ©nopausĂ©es, voire ont connu une rupture brutale de filiation femmes adoptĂ©es ou ayant dĂ©jĂ  abandonnĂ© un enfant, femmes ayant un vĂ©cu de perte ou de crainte de perte d’un enfant
. Le dĂ©sir de grossesse est alors mĂȘlĂ© d’élĂ©ments traumatiques qui pourraient ĂȘtre les ?porteurs?» du dĂ©ni. 61Rappelons le point de vue de Dayan 1999? ?Le dĂ©ni de grossesse est un symptĂŽme qui ne permet pas de diagnostiquer une pathologie spĂ©cifique mais qui recouvre un ensemble de configurations psychiques ayant en commun l’ambivalence du dĂ©sir d’enfant.?» 62GeneviĂšve Wrobel Michel, PĂ©rel, Wrobel, 2002 soulĂšve l’hypothĂšse selon laquelle ?le dĂ©ni de grossesse rendrait caduque l’ambivalence dont l’excĂšs semble Ă  l’Ɠuvre dans les pathologies de la grossesse et de l’accouchement ». Ainsi, les fantasmes d’infanticide Ă  l’égard de l’enfant ne pourraient-ils pas s’exprimer, leur dĂ©voilement Ă©tant particuliĂšrement violent pour ces femmes tout comme pour les professionnels. Cette auteure y voit, elle aussi, un mĂ©canisme de protection pour la mĂšre comme pour le fƓtus. 63Sophie Marinopoulos 2007 distingue les termes ?souhait?» et ?dĂ©sir?» d’enfant pour montrer que ces femmes ont bien un dĂ©sir d’enfant se situant Ă  un niveau plus inconscient que le souhait, qui en serait la traduction consciente? ?Le souhait raisonne pendant que le dĂ©sir est aux prises avec les rĂ©sonnances de son corps.?» Aussi, comme le souligne BenoĂźt Bayle 2009, deux situations doivent ĂȘtre distinguĂ©es? celle oĂč l’annonce de la grossesse est vĂ©cue dramatiquement et dans le rejet?; celle oĂč une grossesse Ă©tait souhaitĂ©e, mais ne pouvait ĂȘtre des transmissions transgĂ©nĂ©rationnelles64Un Ă©lĂ©ment nous parait revenir de maniĂšre redondante dans la littĂ©rature, il s’agit de la particularitĂ© du lien mĂšre/fille, en parallĂšle Ă  une relation Ɠdipienne insuffisamment Ă©laborĂ©e. 65Colette Pierronne et coll. 2002 soulignent la prĂ©pondĂ©rance de relations Ɠdipiennes trĂšs serrĂ©es, oĂč le complexe d’ƒdipe a Ă©tĂ© insuffisamment refoulĂ©. Ces auteurs Ă©voquent un fonctionnement familial en vase clos dans une situation sur deux. Ils observent que ?l’indisponibilitĂ© de la mĂšre de l’accouchĂ©e ou de son substitut a rendu difficile l’intĂ©riorisation d’un modĂšle maternel soit elle est dĂ©cĂ©dĂ©e, soit elle est absente et handicapĂ©e et c’est sa fille qui la soigne, d’autres fois, c’est une trĂšs forte dĂ©pendance qui lie l’accouchĂ©e Ă  sa mĂšre? une autonomisation ne semble pas possible?». 66Randy Milden et coll. 1985 notent Ă©galement des cas de relations symbiotiques, de relations mĂšre/fille trĂšs fusionnelles, ambivalentes et rĂ©gressives chez plusieurs patientes. 67Brozovsky en 1971, nous fait part de deux situations ayant abouti Ă  un infanticide. Les deux jeunes filles ont toutes deux vĂ©cu des expĂ©riences de sĂ©parations prĂ©coces d’avec leur mĂšre, et rapportent une peur constante et omniprĂ©sente d’ĂȘtre abandonnĂ©e. Or, ces deux filles s’étaient justement vues menacĂ©es par leur mĂšre d’ĂȘtre ?mises dehors?» si elles venaient Ă  tomber enceinte. 68La question de la filiation convoque celle du transgĂ©nĂ©rationnel. En 2007, Elysabeth Darchis nous livre une Ă©tude de cas dĂ©taillĂ©e dont l’intĂ©rĂȘt rĂ©side dans la mise en place d’un travail thĂ©rapeutique avec la patiente. Rares sont les Ă©tudes de cas rapportĂ©es avec une synthĂšse du travail psychique d’élaboration de la patiente, du fait mĂȘme de la difficultĂ© Ă  engager ces femmes dans un travail de thĂ©rapie. 69Clara et sa sƓur jumelle naissent aprĂšs la mort mystĂ©rieuse d’une premiĂšre sƓur prĂ©nommĂ©e aussi Clara. L’histoire familiale de cette femme est construite autour de non-dits, de honte, de dĂ©ni. En effet, la mĂšre de la patiente Ă©nonce? ?Finalement j’ai eu mes deux grossesses et mes deux filles?», niant ainsi l’existence de la patiente ?Clara 2?» et donc la mort de ce bĂ©bĂ© ?Clara 1?» disparu. La prĂ©nomination qui se rĂ©pĂšte montre ainsi le rĂŽle prĂ©dĂ©terminĂ© d’enfant de remplacement de la patiente. L’auteure parle alors d’?une identification endocryptique [5]?» qui consiste ?Ă  Ă©changer sa propre identitĂ© contre une identification Ă  la vie d’outre tombe de l’objet?», en rĂ©fĂ©rence aux auteurs Nicolas Abraham et Maria Torok 1978. La patiente, ?Clara 2?», dĂ©couvre sa grossesse Ă  5 mois. Alors que l’existence du bĂ©bĂ© qu’elle attend est impensable et inacceptable en tant que double de l’enfant mort, elle accouche sous X, pour finalement ?rĂ©?»-adopter son bĂ©bĂ© selon son processus psychique et le rĂ©cupĂ©rer Ă  3 mois dĂ©lai lĂ©gal de rĂ©tractation au moment des faits, grĂące Ă  l’accompagnement thĂ©rapeutique. 70Elysabeth Darchis parle dans ce type de situation ?d’ex-tinction des lignĂ©es descendantes lorsque la part des ancĂȘtres comporte des traumatismes insuffisamment Ă©laborĂ©s dans les gĂ©nĂ©rations ascendantes?». Ainsi, comme dans cette Ă©tude de cas, chez un certain nombre de femmes la possibilitĂ© de filiation semble-t-elle mise Ă  mal. Selon Grangaud 2001, la filiation est entendue dans un sens large, concernant des profils de femmes variĂ©s. Elle fait alors entrer dans cette catĂ©gorie des femmes dites stĂ©riles ou mĂ©nopausĂ©es, les femmes adoptĂ©es ou ayant dĂ©jĂ  abandonnĂ© un enfant, les femmes ayant un vĂ©cu de perte ou de crainte de perte d’un sexualitĂ© traumatique71Plusieurs indices mettent en avant la sexualitĂ© comme Ă©lĂ©ment principal de comprĂ©hension des enjeux du dĂ©ni de grossesse. 72BenoĂźt Bayle 2005 propose plusieurs hypothĂšses, dont celle du dĂ©ni de l’enfant pour ce qu’il reprĂ©sente. Fruit de l’inceste, d’un viol, d’une relation extra conjugale
 ce serait, selon lui, l’acte sexuel qui serait la reprĂ©sentation gĂȘnante, Ă  dĂ©nier, Ă  expulser du psychisme. Il ne s’agit pas de l’enfant en lui-mĂȘme mais plutĂŽt de ce qu’il incarne. Il parle d’un traumatisme sur l’axe conjugalitĂ©-sexualitĂ©-procrĂ©ation. C’est-Ă -dire que ces femmes ne pourraient faire le lien entre la possibilitĂ© d’une grossesse et la relation sexuelle. 73C’est aussi ce dont il est question dans l’étude de Bonnet 1996? ?Le dĂ©ni de grossesse a bien souvent pour origine des histoires de maltraitance sexuelle rĂ©cente ou de l’enfance.?» Elle suggĂšre que la prise de conscience de la grossesse rĂ©active l’expĂ©rience traumatique non traitĂ©e. Ainsi, les effets du traumatisme viennent-ils se superposer aux reprĂ©sentations imaginaires du bĂ©bĂ© Ă  naĂźtre. Pour Bonnet, le dĂ©ni permet de dĂ©gager le fƓtus des fantasmes d’impulsions violentes, qui autrement auraient pu se manifester pour des passages Ă  l’acte pendant la grossesse. Wrobel 2002 rejoint cette derniĂšre en disant que ?le dĂ©ni de grossesse recouvre le plus souvent un dĂ©ni de l’acte sexuel Ă  l’origine de la conception, qui Ă  son tour recouvre un Ă©vĂ©nement psychique encryptĂ©?». 74D’autres encore Ă©voquent un registre incestuel plutĂŽt d’ordre traumatique Pierrone et coll., Marinopoulos, Bayle. Selon Bydlowski citĂ©e par Rayr, 2000? ?La violence du dĂ©ni est Ă  la mesure de ce qu’il ne faut pas reconnaitre, c’est-Ă -dire Ă  la mesure de l’intensitĂ© de la reprĂ©sentation incestueuse. L’ambiance d’inceste est ici extrĂȘme, et c’est la violence indicible de ses reprĂ©sentations qui crĂ©e un mĂ©canisme de dĂ©fense “en bĂ©ton”. Ces mĂȘmes reprĂ©sentations incestueuses contre-investies violemment pendant la grossesse vont ensuite ĂȘtre au cƓur de la relation mĂšre/bĂ©bĂ©, ce qui crĂ©e une situation Ă  risque qui justifie un dĂ©pistage prĂ©coce et une intervention psychologique.?» 75Nathalie Presme 2004 expose l’accompagnement d’une grossesse tardivement reconnue 28 semaines d’amĂ©norrhĂ©e issue d’un viol. Cette Ă©tude de cas peut servir d’illustration quand au lien Ă©tabli entre dĂ©ni de grossesse et traumatisme, notamment sexuel. Il s’agit d’une jeune rĂ©fugiĂ©e de Sierra Leone ayant fui d’un camp d’internement aprĂšs avoir assistĂ© Ă  des scĂšnes d’une extrĂȘme violence, et en avoir subies elle-mĂȘme. Son pĂšre a Ă©tĂ© exĂ©cutĂ© devant elle lors d’affrontements, et elle craint que le reste de sa famille ait subi le mĂȘme sort. Cette jeune femme ne doit pas seulement affronter le traumatisme sexuel dont elle a Ă©tĂ© victime, le viol, mais aussi tous les autres accumulĂ©s en si peu de temps. C’est dans l’idĂ©e de ?ne pas ajouter un mort de plus Ă  cette histoire?» qu’une demande d’IMG interruption mĂ©dicale de grossesse est refusĂ©e. Ainsi, l’agression sexuelle se surajoute-t-elle Ă  une sĂ©rie de traumatismes physiques et psychiques. On pourrait imaginer que le dĂ©ni ne recouvre pas seulement le viol, qui la renvoie sans cesse Ă  l’image de l’agresseur, mais peut-ĂȘtre aussi Ă  l’impossibilitĂ© de donner la vie face Ă  toutes ces pertes, tous ces morts. Ainsi, ce dĂ©ni de grossesse viendrait-il signer le dĂ©ni du viol et des traumatismes de violence et de pertes brutales vĂ©cues confirmĂ© par la demande d’IMG dans une tentative de rĂ©pĂ©tition de mort. AprĂšs la naissance de l’enfant, la femme se montre rassurĂ©e d’avoir mis au monde une trĂšs jolie petite fille alors qu’elle pensait ĂȘtre enceinte d’un enfant monstrueux, Ă  l’image de son agresseur. Elle confiera son bĂ©bĂ© Ă  l’adoption. Comme le montre ce cas exposĂ© par Presme 2004, le traumatisme que reprĂ©sente la grossesse vient donc recouvrir des traumatismes de plusieurs natures, rĂ©cents et conclure76Au vu des hypothĂšses proposĂ©es dans la littĂ©rature, des interrogations apparaissent? quels sens donner aux aspects inaudibles, indicibles, invisibles de la grossesse, oĂč celle-ci est non perceptible mais surtout non reprĂ©sentable?? Il est question, semble-t-il, d’un trouble de la reprĂ©sentation, mais il est difficile de saisir de quelle reprĂ©sentation il s’agit exactement. Poser la question? ?Quelle reprĂ©sentation est si gĂȘnante pour qu’il faille la dĂ©nier?? » revient, selon nous, Ă  celle-ci? ?Quel est vĂ©ritablement l’objet du dĂ©ni???»? l’enfant en lui-mĂȘme, l’accĂšs Ă  la maternitĂ©, les capacitĂ©s de procrĂ©ation, la fĂ©minitĂ©, la relation sexuelle ou la sexualitĂ© en gĂ©nĂ©ral, le fait d’ĂȘtre enceinte, le corps?? Les symptĂŽmes ayant souvent une valeur polysĂ©mique, comment dĂ©mĂȘler les fils de ces diffĂ©rents Ă©lĂ©ments?? 77Si cette derniĂšre dĂ©cennie a marquĂ© une avancĂ©e considĂ©rable dans l’étude et dans la reconnaissance et la comprĂ©hension des femmes souffrant d’un dĂ©ni de grossesse, il reste encore de nombreuses pistes Ă  explorer. En effet, encore trop de professionnels susceptibles de rencontrer ces situations semblent mĂ©connaitre ou peu connaitre cette entitĂ© du ?dĂ©ni de grossesse?». La diversitĂ© des thĂ©ories vient elle-mĂȘme souligner Ă  quel point les recherches restent encore nĂ©cessaires. 78À cet Ă©gard, plusieurs axes de recherche semblent manquer au vu de cette revue de la littĂ©rature, notamment la question de la psychopathologie. Comme nous l’avons soulignĂ©, dans l’ensemble des Ă©tudes rapportĂ©es les troubles psychiatriques rencontrĂ©s n’ont pas de spĂ©cificitĂ©. Ils n’ont pas toujours pu ĂȘtre explorĂ©s faute de moyens pour le faire. DĂšs lors, la relation entre la prĂ©sence d’un trouble et la survenue d’un dĂ©ni de grossesse reste de l’ordre de la constatation. Il parait donc difficile d’apprĂ©hender le fonctionnement psychique de ces femmes. Une approche exploratoire et systĂ©matisĂ©e du fonctionnement intrapsychique grĂące aux tests projectifs Rorschach et TAT Thematic Apperception Test permet d’ouvrir la voie vers une comprĂ©hension plus fine de l’univers relationnel du sujet dans ses mouvements identificatoires ainsi que ses amĂ©nagements dĂ©fensifs. C’est bien dans cette perspective que s’inscrit notre travail de thĂšse Seguin, 2011. 79ÉtĂ© 2011 Notes [1] Psychologue clinicienne, UnitĂ© de pĂ©dopsychiatrie pĂ©rinatale UPP, EPS Ville Evrard?; Enseignante Ă  l’école des psychologues praticiens, Paris?; Docteur en psychologie clinique, Laboratoire de psychologie clinique, psychopathologie, psychanalyse PCPP, EA 4056, UniversitĂ© Paris Descartes, Sorbonne Paris CitĂ©. [2] PĂ©dopsychiatre, Psychanalyste, Chef du service de pĂ©dopsychiatrie de l’hĂŽpital Necker-Enfants malades?; Professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent UniversitĂ© Paris Descartes, Sorbonne Paris CitĂ©. [3] MD, PhD, Responsable de l’UnitĂ© de Psychiatrie PĂ©rinatale d’Urgence Mobile en MaternitĂ© Ppumma, Responsable du Laboratoire de Recherche en Psychiatrie et en Psychopathologie Ă  Erasme RePPEr, EPS Erasme, ChargĂ© de Cours Ă  l’UniversitĂ© Denis Diderot Paris 7. [4] Nous renvoyons le lecteur Ă  cette rĂ©fĂ©rence Carlier, 2009 pour obtenir les Ă©lĂ©ments bibliographiques rapportĂ©s dans cet historique. [5] Abraham et Torok 1978 Ă©noncent que la crypte a pour but de recouvrir, sur un mode magique et occulte, un objet gardĂ© secret, inavouable et honteux. Émergence du tableau cliniqueEntitĂ© clinique du dĂ©ni de grossesseDĂ©ni de grossesse et mĂ©canismes de dĂ©fenseDĂ©finition du dĂ©niDĂ©nĂ©gationMĂ©canismes de dĂ©fenseConfusion et amalgames autour du dĂ©ni de grossesseDĂ©ni de grossesse et grossesses cachĂ©esNĂ©onaticides et infanticidesL’accouchement sous XDonnĂ©es Ă©pidĂ©miologiquesPrĂ©valenceDĂ©ni de grossesse et psychopathologieObservations cliniquesVers une tentative de comprĂ©hension du troubleDĂ©ni et corporalitĂ©Fonction adaptative et protectrice du dĂ©niAmbivalence du dĂ©sir d’enfantAlĂ©as des transmissions transgĂ©nĂ©rationnellesUne sexualitĂ© traumatiquePour conclureRĂ©fĂ©rencesAbraham N., Torok M. 1978, L’Écorce et le noyau, Paris, C. 1986, ?DĂ©ni et connaissance?», Revue française de psychanalyse, t. 50, n°4, pp. ligneBardou H., Vacheron-Trystram Cheref S. 2006, ?Le dĂ©ni en psychiatrie?», Annales MĂ©dico-Psychologiques, n° 164, pp. B. 2005, L’Enfant Ă  naitre. IdentitĂ© conceptionnelle et gestation psychique. 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Apter, UniversitĂ© Paris Descartes, Sorbonne Paris R-I, Soloff P-H. 1981, ?Psychotic denial of third trimester pregnancy?», Journal of Clinical Psychiatry, 42 12 A., Hohener H. 1995, ?Denial of pregnancy A review and case reports?», Birth, 22 D. H., Spitzer R. L., Mus Kin P. R. 1990, ?Maladaptive denial of pregnancy of physical illness a proposal for DSM-IV?», Amer. J. J., Endrikat J., Buscher U. 2002, ?Frequency of denial of pregnancy results and epidemiological significance of a 1-year prospective study in Berlin?», Acta Obstet Gynecol Scand, 81 Seguin [1]AFRGD Association Française pour la Reconnaissance du DĂ©ni de Grossesse rue Jonquoy75014 Paris [1] Psychologue clinicienne, UnitĂ© de pĂ©dopsychiatrie pĂ©rinatale UPP, EPS Ville Evrard?; Enseignante Ă  l’école des psychologues praticiens, Paris?; Docteur en psychologie clinique, Laboratoire de psychologie clinique, psychopathologie, psychanalyse PCPP, EA 4056, UniversitĂ© Paris Descartes, Sorbonne Paris Golse [2] [2] PĂ©dopsychiatre, Psychanalyste, Chef du service de pĂ©dopsychiatrie de l’hĂŽpital Necker-Enfants malades?; Professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent UniversitĂ© Paris Descartes, Sorbonne Paris Apter [3] [3] MD, PhD, Responsable de l’UnitĂ© de Psychiatrie PĂ©rinatale d’Urgence Mobile en MaternitĂ© Ppumma, Responsable du Laboratoire de Recherche en Psychiatrie et en Psychopathologie Ă  Erasme RePPEr, EPS Erasme, ChargĂ© de Cours Ă  l’UniversitĂ© Denis Diderot Paris 7. Aloha, tous le monde je reviens vers vous car j'ai besoin de votre analyse d'expert afin de m'Ă©clairer dans ce songe qui me laisse perplexe. Le contexte J'ai rĂȘver que j'avais fait un dĂ©ni de grossesse jusqu'au dernier moment d'accoucher Au moment d'accoucher mon conjoint Ă©tait dans la salle d'attente. Dans un premier temps j'ai accoucher d'un petit garçon qui allait trĂšs bien et malgrĂ© la surprise de cette naissance pas prĂ©vu nous Ă©tions heureux mon conjoint et moi. Dans un second temps, j'ai accoucher d'un deuxiĂšme bĂ©bĂ© le lendemain car on s'est rendu compte que enfaite j'Ă©tais enceinte de jumeaux et que le deuxiĂšme bĂ©bĂ© n'Ă©tait pas sorti. Donc deuxiĂšme accouchement cette fois ce fut une fille sauf que lorsqu'elle est nĂ©e elle Ă©tait dĂ©jĂ  assez grande. Comme si que j'avais accoucher d'une petite fille qui avais dĂ©jĂ  2 ans. Cet enfant la je l'aimais pas vraiment et dans mon songe c'est moi qui l'avais mise au monde mais elle Ă©tait "destinĂ©" a une autre maman. Une femme blonde plus ĂągĂ©e que moi. Ducoup cette femme avais dĂ©jĂ  choisi le prĂ©nom de "ma" fille qui Ă©tait enfaite la sienne. Elle voulais l'apeller leatitia et moi je voulais l'apeller Hava Je me souviens avoir eu des seins Ă©normes avec du lait qui sortait en jet. Je ne me souviens plus du prĂ©nom de bb garçon. Ma famille, mes amies ne sont pas venu me voir a l'hĂŽpital pour voir le bĂ©bĂ©. En me rĂ©veillant j'ai chercher l'espace de quelques second mon fils car pour moi je l'avais vraiment eu. Mais cette deuxiĂšme petite fille qui arrive une jour aprĂšs et qui est destinĂ© a une autre maman et surtout dĂ©jĂ  grande, me pose beaucoup de questions. Merci d'avoir lu et merci pour vos retours $đŸ•Šïž$đŸŒŒ$🙏 Beaucoup de femmes sont celles qui se rĂ©veillent chaque matin en dĂ©clarant qu'elles ont rĂȘvĂ© qu'elles Ă©taient enceintes, mais que signifie ce rĂȘve ? L'interprĂ©tation des rĂȘves est une chose Ă  laquelle les ĂȘtres humains accordent de plus en plus d'importance. Selon les experts, les rĂȘves peuvent ĂȘtre liĂ©s aux Ă©motions, c'est pourquoi si vous voulez savoir que signifie rĂȘver de grossessepuis continuez Ă  lire pour en savoir plus sur les diffĂ©rentes interprĂ©tations de cette expĂ©rience de rĂȘve. Que signifie rĂȘver de grossesse Les rĂȘves de ce type peuvent ĂȘtre interprĂ©tĂ©s de diffĂ©rentes maniĂšres, la vĂ©ritĂ© est que vous devez faire attention Ă  chaque dĂ©tail du rĂȘve pour en connaĂźtre le sens correct. Ce que vous vivez dĂ©pendra de cela, de vos Ă©motions, de vos expĂ©riences passĂ©es, de vos sentiments et de votre personnalitĂ©. Si vous rĂȘvez que vous ĂȘtes enceinte Cela peut indiquer que vous ĂȘtes sur le point de faire un grand pas dans votre vie.. À votre tour, vous ressentez une grande peur pour cette nouvelle Ă©tape qui s'annonce avec de grandes responsabilitĂ©s. Êtes-vous inquiet d'ĂȘtre un adulte?Et ce sont les consĂ©quences. Signification de rĂȘver de grossesse sans le vouloir Si vous rĂȘvez d'ĂȘtre enceinte, mais que ce n'est pas dans vos plans dans la vraie vie, alors indique que vous avez peur de quelque chose de spĂ©cifique. De plus, cela peut ĂȘtre liĂ© Ă  votre sentiment de dĂ©ni face Ă  un Ă©vĂ©nement spĂ©cifique de votre vie. Vous voulez Ă©viter cela, mais vous devrez y faire face mĂȘme si cela apporte des changements. Il peut s'agir de n'importe quelle situation qui est sur le point de vous arriver et vous le savez, cela vous cause du stress, de l'angoisse et beaucoup d'anxiĂ©tĂ©. Signification de rĂȘver de sentir un bĂ©bĂ© dans le ventre Ce rĂȘve est un indicateur que vous commencez Ă  ĂȘtre conscient de toutes vos Ă©motions plus clairement. Le ventre est gĂ©nĂ©ralement liĂ© aux Ă©motions les plus profondes de chaque personne. C'est pourquoi si vous rĂȘvez que vous sentez le bĂ©bĂ© dans votre ventre, alors indique que ces Ă©motions commencent Ă  se rĂ©vĂ©ler. RĂȘver de grossesse avec des jumeaux L'arrivĂ©e de jumeaux ou de jumelles est une nouvelle qui inquiĂšte ou effraie. Si vous rĂȘvez que vous ĂȘtes enceinte de jumeaux, pourrait indiquer que vous vous inquiĂ©tez d'Ă©ventuels problĂšmes qui gĂ©nĂšrent de nouveaux projets dans le futur. rĂȘve d'accouchement Si vous rĂȘvez que vous ĂȘtes enceinte et que vous accouchez, cela pourrait ĂȘtre liĂ© Ă  la rĂ©aliser un exploit dans votre vie personnelle. RĂ©flĂ©chissez Ă  l'excellent travail que vous avez accompli pour y parvenir. Par contre, rĂȘver que tu accouches, indique des changements ou le dĂ©but de nouveaux projets. Si, dans vos rĂȘves, l'accouchement est bon, un tel projet prospĂ©rera et vous en tirerez divers avantages. Si lors de l'accouchement, il y a des complications, par exemple, cela Cela peut indiquer que certains problĂšmes surgiront dans votre vie. RĂȘve de perte de grossesse RĂȘve de perte de grossesseC'est liĂ© Ă  vos projets frustrĂ©s que vous avez eu dans votre vie et que vous n'oubliez toujours pas. Elle est Ă©galement liĂ©e Ă  la peur de ne pas pouvoir atteindre par vous-mĂȘme les objectifs que vous vous proposez. Il est important de noter que si vous faites ces types de rĂȘves consĂ©cutivement et qu'ils vous dĂ©rangent vraiment, vous ressentirez peut-ĂȘtre le besoin d'en discuter avec un professionnel. Cela vous aidera sans aucun doute Ă  travailler en profondeur sur vos Ă©motions et vos pensĂ©es. Signification de rĂȘver de grossesse pour une femme vierge Si vous rĂȘvez que vous ĂȘtes enceinte, mais que vous n'ĂȘtes pas encore sexuellement intime, cela indique que vous ĂȘtesvous ferez l'objet d'une sorte de scandale et de malchance. RĂȘve de grossesse et sois heureuse Ce type de rĂȘve porte chance et indique le grand dĂ©sir d'ĂȘtre une mĂšre qui habite dans le subconscient Cela peut aussi ĂȘtre liĂ© Ă  la peur d'avoir un sein. RĂȘver de se voir enceinte Si vous faites ce type de rĂȘve et que vous ĂȘtes vraiment enceinte, cela signifie que vous aurez un excellent accouchement avec un grand et heureux rĂ©tablissement. Cela peut Ă©galement indiquer que vous vivrez en pleine abondance, et si dans le rĂȘve vous vous voyez enceinte et que vous ĂȘtes triste, cela signifie que vous aurez des problĂšmes d'argent. RĂȘver d'ĂȘtre enceinte d'une fille ou d'un garçon Nombreuses sont les femmes qui pendant leur sommeil connaissent le sexe du bĂ©bĂ©, donc, elles voient s'il s'agit d'un garçon ou d'une fille. Cette peut ĂȘtre liĂ© au dĂ©sir d'ĂȘtre mĂšre et dĂ©couvrez au plus vite le sexe de votre bĂ©bĂ©. En revanche, ce n'est pas forcĂ©ment un rĂȘve prĂ©monitoire, mais c'est le dĂ©sir ardent d'une femme d'ĂȘtre mĂšre d'un garçon ou d'une fille selon sa prĂ©fĂ©rence. RĂȘver de la grossesse d'une amie Si vous traversez de grands changements dans votre vie et que vous vous sentez plus sensible que d'habitude, il est probable que vous avez besoin du soutien de votre famille, de vos proches ou de vos amis. © Jupiter Alors que dans une grossesse normale, la mĂšre a devant elle neuf mois pour crĂ©er une relation avec son bĂ©bĂ©, qu'en est-il de ce lien aprĂšs un dĂ©ni de grossesse ? AprĂšs une grossesse Ă©clair – dans la tĂȘte -, l’enfant est donc lĂ . Le reconnaĂźtre en tant que tel est une premiĂšre Ă©tape dans cette relation Ă  crĂ©er. Des mĂšres vont dire ça », pour parler de leur enfant. Certaines vont mĂȘme continuer dans le dĂ©ni. Un enfant ? Mais non, je ne vois pas de quoi vous parlez ». », observe FĂ©lix Navarro. Les premiers mois, je ne la regardais pas. Je ne m’en occupais pas. C’est son pĂšre qui lui donnait le biberon, la changeait. Je ne voulais pas de cet enfant. », raconte Alexandra. Si certaines femmes Ă©tablissent de suite un lien avec leur enfant, pour d’autres, cette rencontre prend du temps. Quelques semaines, quelques mois, voire une annĂ©e. Une parenthĂšse affective durant laquelle la mĂšre dĂ©laisse son enfant, ou s’en occupe mĂ©caniquement, comme d’un enfant qui ne serait pas le sien. Et, un jour, le dĂ©clic a lieu. Nous rappelant que le lien mĂšre-enfant est toujours, dĂ©ni ou non, une Ă©laboration. Le lien mĂšre enfant est une construction. Il peut ĂȘtre malmenĂ© au dĂ©part et ensuite trouver son Ă©quilibre. Le temps est le meilleur ami de ces situations, tout comme la prĂ©sence d’un tiers, bienveillant, prĂȘt Ă  aider, accompagner et comprendre », insiste Sophie Marinopoulos. Un dialogue Ă  engager avec la maman, mais aussi son bĂ©bĂ©, dĂšs sa naissance, estime Claude Halmos, attachĂ©e Ă  cette parole libĂ©ratrice si chĂšre Ă  Dolto. Dans les maternitĂ©s, il faudrait tout de suite parler Ă  ces bĂ©bĂ©s nĂ©s d’un dĂ©ni de grossesse. Leur dire il y avait sans doute une partie de ta maman qui savait que tu Ă©tais en elle puisque son corps a fonctionnĂ© pour te protĂ©ger, pour te faire grandir. Maintenant elle a compris que tu es lĂ , et vous allez vous rencontrer. » Car malgrĂ© tout, malgrĂ© le dĂ©ni, l’enfant a vĂ©cu. Pour aller plus loin DĂ©ni de grossesse et infanticide, pas d’amalgame Le nĂ©oinfanticide suite Ă  un dĂ©ni de grossesse concerne une dizaine de mort de nouveaux-nĂ©s par an. La moitiĂ© suite Ă  une geste volontaire, l’autre par manque de soins. Seules, sous le choc, paniquĂ©es, ces femmes qui commettent l’irrĂ©mĂ©diable ne voient par leur bĂ©bĂ© comme tel, mais comme une chose ». Une chose » dont il faut se dĂ©barrasser, ou Ă  laquelle on ne donne pas les soins adaptĂ©s. Pourquoi les rĂšgles s’interrompent-elles tout au long de la grossesse ? Un soudain retard de rĂšgles chez une femme peut s’expliquer de diffĂ©rentes façons, la plus frĂ©quente Ă©tant la grossesse. Techniquement, une femme enceinte n’a pas ses rĂšgles. Rappelons dans un premier temps Ă  quoi sont dus ces Ă©coulements de sang chez la femme. Afin de prĂ©parer l’organisme Ă  accueillir une Ă©ventuelle grossesse, la paroi interne de l’utĂ©rus s’épaissit sous l’action des ƓstrogĂšnes tout au long du cycle. Une fois l’ovule libĂ©rĂ©, si aucune fĂ©condation n’a lieu, l’utĂ©rus expulse la paroi interne de l’endomĂštre qui devait initialement servir Ă  l’implantation d’un Ɠuf fĂ©condĂ©. L’expulsion de ces dĂ©bris de tissus, mĂ©langĂ©s Ă  du sang, constitue les rĂšgles. Cependant, que se passe-t-il si la rencontre gamĂšte mĂąle/gamĂšte femelle survient durant la pĂ©riode d’ovulation ? Dans ce cas, l’Ɠuf ainsi fĂ©condĂ© vient se nicher dans la partie interne de l’endomĂštre qui devait ĂȘtre Ă©liminĂ© sous forme de rĂšgles. Comment ? Au lieu de baisser drastiquement, comme Ă  chaque cycle sans fĂ©condation, le taux sanguin de progestĂ©rone va poursuivre une hausse progressive de maniĂšre Ă  maintenir la muqueuse utĂ©rine. Cette condition hormonale garantit le maintien en place de l’embryon et empĂȘche les rĂšgles de s’écouler chez la femme enceinte. Saignement chez la femme enceinte un signe qui requiert une consultation Vous vous demandez alors, pourquoi telle femme enceinte affirme avoir eu ses rĂšgles durant ses premiers mois de grossesse ? L’explication pourrait ĂȘtre ailleurs que dans la menstruation. En effet, il arrive, dans 20 Ă  25% des cas, qu’une femme en dĂ©but de grossesse voie du sang s’écouler. Pour autant, ce saignement, bien qu’il en ait l’air, n’est pas dĂ» Ă  des rĂšgles. Il s’agit, dans la majoritĂ© des cas, de petites taches brunĂątres qui reflĂštent un problĂšme placentaire ou un dĂ©sĂ©quilibre hormonal. L’hypothĂšse des rĂšgles chez la femme enceinte continue de ce fait Ă  ĂȘtre Ă©cartĂ©e. Dans tous les cas, les saignements en dĂ©but de grossesse doivent interpeler. Si vous ĂȘtes enceinte et pensez avoir des rĂšgles en voyant du sang s’écouler, consultez sans tarder votre gynĂ©cologue pour en dĂ©terminer la provenance. Dans le pire des cas, surtout si le saignement s’accompagne de crampes et de douleurs, il pourrait s’agir d’une pathologie de grossesse, du type fausse-couche ou grossesse extra-utĂ©rine. Des rĂšgles qui surviennent en dĂ©but de grossesse un cas rare et exceptionnel Il peut arriver, dans de rares cas, qu’une femme enceinte ait des rĂšgles pendant le premier trimestre. Toutefois, il s’agit d’un fait exceptionnel qui ne concerne qu’une femme sur 1 000. Ici, la femme enceinte a bel et bien ses rĂšgles, qui sont appelĂ©es rĂšgles d’anniversaire. MalgrĂ© la grossesse, du sang s’écoule Ă  la date habituelle de menstruation, sans que cela menace la vie de l’embryon. Selon les spĂ©cialistes, cette rare persistance des rĂšgles chez la femme enceinte serait due Ă  un dysfonctionnement hormonal. Un suivi de grossesse chez le gynĂ©cologue s’impose malgrĂ© tout afin d’écarter la possibilitĂ© d’une pathologie. Le cas d’une femme en dĂ©ni de grossesse Autre phĂ©nomĂšne rarissime chez la femme enceinte, le dĂ©ni de grossesse peut faire que cette derniĂšre continue d’avoir normalement ses rĂšgles. Une femme qui nie ou n’a pas conscience de sa grossesse amĂšne son organisme Ă  faire comme si de rien n’était, et donc Ă  poursuivre le rythme de ses menstruations. Dans ce cas-ci, aucun des autres symptĂŽmes de grossesse ne se manifeste nausĂ©es, maux de tĂȘte, gonflement de la poitrine. Le dĂ©ni de grossesse, et donc les rĂšgles de la femme enceinte, ne s’arrĂȘte qu’à l’accouchement, ou bien avant dans le cas d’un dĂ©ni partiel. A lire aussi Grossesse 12 aliments Ă  bannir de son alimentation quand on est enceinte ! Comment faire son mĂ©nage en Ă©tant enceinte ?

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